Que mangerons-nous demain ? il n’est pas rare de se demander à quoi ressemblera le contenu de notre assiette d’ici quelques années. Aurons-nous toujours les mêmes habitudes alimentaires ? D’autres aliments, matières ou textures auront-ils fait leur apparition dans notre sphère gastronomique ? A l’heure où l’on parle des insectes comestibles comme une des solutions pour nourrir la planète de demain, quelles autres tendances gagnent du terrain chaque jour, que nous réserve l’avenir en matière d’alimentation ? C’est la question à laquelle nous allons tenter de répondre.
Les sujets qui nous préoccupent aujourd’hui deviennent des enjeux demain
Les défis en matière d’alimentation sont gigantesques. En effet, dans les décennies à venir, les industries agro-alimentaires et les systèmes agricoles vont devoir faire face à de nombreux challenges en perspective. D’après les estimations de l’INSEE, la population mondiale devrait augmenter d’environ 2,5 milliards d’habitants d’ici une trentaine d’années. Avec une consommation de protéines animales qui a littéralement explosé depuis quelques années, il faut désormais prendre en compte l’aspect écologique et environnemental au milieu de tous ces aspects.
Le gaspillage alimentaire
Parallèlement à ces enjeux, on soulève depuis plusieurs années l’ampleur du gaspillage alimentaire. Avec près de 30% de la production alimentaire mondiale perdue ou simplement gaspillée, le gaspillage est également devenu une priorité de toutes les institutions internationales, notamment compte tenu de son coût gigantesque : près de 1000 milliards de dollars, d’après la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture). Ainsi, de nombreux scientifiques tentent de rallonger la durée de vie des fruits et légumes, voire même de concevoir des emballages comestibles afin de lutter contre ce problème. Ainsi, la campagne « légumes moches », qui consistait à vendre moins cher dans les supermarchés, des fruits et légumes, dont l’aspect ne correspondait pas aux calibres demandés par l’industrie agro-alimentaire, a fait un véritable tabac sur le sol français.
Les tendances des aliments à venir
Les alicaments : moitié aliment moitié médicament
Les super aliments ou alicaments, intéressent de plus en plus de personnes. L’intérêt se porte sur tel ou tel ingrédient en fonction des saisons et des phénomènes de mode. C’est ainsi que la tendance qui tournait autour du chou kale a rapidement été déclinée en chips. Des eaux minérales à la spiruline ont également commencé à voir le jour. Récemment populaires, le vinaigre de cidre, l’huile d’avocat, le kéfir ou le melon amer sont censés avoir de nombreuses vertus. L’industrie agro-alimentaire tente de s’emparer du phénomène et s’oriente vers des aliments qui seraient bénéfiques à notre santé. Grâce aux différents progrès effectués par des recherches médicales, cette génération de nouveaux aliments est en plein essor.
Le recours aux nano-technologies
Les nano-technologies sont de plus en plus utilisées dans l’industrie agro-alimentaire, même si cela est encore décrié. Ces-dernières ont pour particularité de pouvoir renforcer des arômes, réduire les graisses, ou même augmenter la teneur en vitamines et protéines d’un produit. Alors, après le bœuf aux hormones, à quand le poulet nano-technologique dans nos assiettes ?
Remplacer les protéines animales par des protéines végétales
Conscients de l’impact environnemental des élevages d’animaux sur l’environnement, que ce soit pour leur viande ou les produits dérivés (lait, œufs..), de nombreuses sociétés agro-alimentaires se sont lancées le défi de trouver des solutions afin de produire des protéines, sans nécessairement élever des animaux. Comment me direz-vous ? L’option « végétarienne » est un début de réponse, avec les steaks de soja, ou du blanc de poulet constitué de protéines végétales, des œufs entièrement remplacés par des protéines végétales, ou du fromage fabriqué à base de lait d’amandes. D’autres vont même encore plus loin, puisqu’ils tentent de produire de la viande, sans viande. Ainsi, les chairs de poulet, bœuf, porc…ne seraient plus qu’une savante combinaison de différents acides aminés, lipides, eau…, créant une structure similaire à celle procurée par la viande animale. Certaines entreprises envisagent quant à elles la viande 3D, voire pour d’autres d’utiliser les OGM.
Des plats cuisinés par une imprimante 3D
Qui n’a jamais vu cette publicité où de jeunes adultes veulent manger des pizzas, qu’ils impriment ensuite sur une imprimante 3D ?Alors réalité ou fiction ? Est-ce que d’ici peu, une imprimante sera capable d’imprimer nos repas ?
L’entomophagie ou le fait de se nourrir d’insectes comestibles
L’entomophagie, ou le fait pour un être humain de consommer des insectes, gagne un peu plus de terrain chaque jour dans notre sphère gastronomique.
Coutume alimentaire pratiquée par des milliards de personnes chaque jour, notamment sur les continents africains, chinois, asiatiques et sud-américain, cette habitude s’est quelque peu perdue sur le continent européen.
Avec un taux élevé de protéines, une foule de vitamines et de minéraux et un faible taux de matières grasses, les insectes comestibles semblent être une piste toute trouvée pour notre alimentation de demain. La consommation d’insectes est d’ailleurs largement encouragée par la FAO, ainsi que par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). En effet, avec plus de 1900 espèces comestibles consommées de par le monde, vous n’avez que l’embarras du choix, côté saveurs. De plus, les insectes présentent un avantage énorme : ils ont un très faible impact sur l’environnement. Certains chefs étoilés ont d’ailleurs bien perçu l’importance du phénomène entomophage, et proposent même d’ores et déjà des plats à base d’insectes sur la carte de leurs restaurants.
Et si l’aspect des insectes comestibles peut sembler être un frein pour certains Européens : la farine d’insectes semble être un compromis intéréssant. (confer photo)
La poudre nutritive
La solution la plus radicale d’entre toutes semble être la poudre nutritive, capable de prendre la place de toute autre forme d’alimentation, comme celle de la viande par-exemple. Mélangée à de l’eau, elle possède tous les nutriments, toutes les vitamines et les acides aminés dont le corps a besoin. De plus, elle est exempte de toutes les toxines pouvant se trouver dans de nombreux aliments. Cette poudre existe déjà et coûterait 100 dollars pour un mois d’alimentation.
La façon de consommer et de cuisiner risquent de changer aussi
La cuisine du futur
Qui dit alimentation du futur, dit également cuisine du futur ! En effet, suite à l’énorme succès rencontré par les émissions culinaires, comme Masterchef, et ce partout dans le monde, force est de constaté que « cuisiner » est devenu un passe-temps de plus en plus répandu. Alors, si notre alimentation risque de changer quelque peu dans les années à venir, nul doute que nos cuisines aussi. En effet, elles seraient même conçues pour nous seconder parfaitement à chaque fois que nous préparerions un repas. Des cuisines équipées de caméras, mettant en évidence les étapes importantes des recettes, voire même qui indiqueraient où inciser un aliment par-exemple sont en voie d’étude. Alors, si la nature de nos aliments risque d’évoluer, c’est également notre manière de les préparer qui devrait changer.
L’agriculture s’invite dans les villes
Avec des espaces agricoles disponibles se réduisant de plus en plus, l’agriculture a décidé de se déplacer à l’intérieur même de l’espace urbain, puisque 80% des terres agricoles sont déjà exploitées « influencia ». Ce phénomène est d’ailleurs largement encouragé par l’ONU, et se pratique déjà sous diverses formes. A l’échelle des quartiers, ce sont les jardins dits communautaires ou partagés, qui se sont développés, notamment au sein des jeunes générations, qui sont très concernées par la qualité des aliments qu’ils consomment quotidiennement. De plus en plus de personnes ont développé de petits jardins à leur domicile, grâce à de nombreuses inventions, destinées à rendre l’agriculture chez soi maligne et abordable.