Bêtisier 2015 : les questions et les remarques que l’on entend souvent sur la consommation d’insectes

L’équipe et moi-même vous adressons nos meilleurs voeux pour cette nouvelle année. L’occasion pour nous de vous annoncer que de nombreuses nouveautés et projets arrivent que nous avons vraiment hâte de vous dévoiler !

C’est l’occasion aussi de rédiger cet article pas comme les autres ! Vous nous posez des questions ou faites des remarques sur les insectes parfois loufoques, mais aussi mignonnes ou saugrenues par email, tchat, téléphone ou lors des animations. On brise toute l’année avec vous les tabous qui existent autour de l’entomophagie : nous avons décidé de mettre à l’honneur les questions les plus souvent posées autour du sujet mais aussi les anecdotes ou remarques les plus étranges pour une petite compilation rigolote et instructive. Vous êtes prêts ?

Les insectes, c’est sale !

Lorsque vous vous dites que les insectes sont sales, il s’agit en réalité d’une réticence purement culturelle qui ne repose sur aucun fondement scientifique. Les insectes se lavent, ont même leur préférence alimentaire ne mangent pas tout et n’importe quoi sans compter que certains sont limite maniaques !
Dès notre plus tendre enfance, on nous enseigne que les insectes sont sales, dégoûtants, qu’il faut s’en méfier et ne surtout pas les manger… Mais ceci n’est pas le cas dans toutes les cultures. Dans d’autres régions, les insectes sont au contraire considérés comme une ressource gastronomique extraordinaire et on apprend aux enfants dès leur plus jeune âge à choisir les insectes comestibles, à les manger et à les apprécier. Il ne tient qu’à nous d’apprendre à redécouvrir les bienfaits nutritionnels et le goût délicieux des insectes comestibles. Les insectes ne sont pas plus sales qu’une poule, un porc ou un boeuf !

J’ai vu le ver de farine bouger, je suis sûr(e) je l’ai vu bouger !

L’histoire du ver de farine prêt à manger qui vit encore ! Celle-ci nous la voyons régulièrement lors de nos animations : nous déposons un ver de farine dans le creux de la main du futur goûteur et là c’est la panique. Il/elle est certain(e) de l’avoir vu bouger jusqu’à un tel point que parfois il/elle secoue sa main. Nous avons beau lui expliquer que l’insecte est mort qu’il a subi de nombreux processus de cuisson avant d’arriver dans la paume de sa main, l’insecte bougeait il en est sûr !

Tu vas attraper des maladies à manger des insectes !

Manger des insectes ne transmet pas de maladie ou ne signifie pas que vous mangez quelque chose « d’avarié ». Attraper des maladies à manger des insectes est une remarque que nous entendons de temps en temps sans doute par méconnaissance du sujet. Les insectes dans la tête d’un « Européen type » sont souvent associés à de la nourriture avariée. Dans notre patrimoine, lorsque nous voyons des insectes ou des vers c’est que le produit n’est plus bon. Mais il existe un autre « type » d’insectes : les insectes comestibles. Ceux-là sont spécialement élevés pour être mangés par l’homme et reconnus comme tels. En Asie, Afrique, au Mexique… partout sauf en Europe Occidentale et en Amérique du Nord les insectes comestibles font partis du patrimoine culinaire local quotidien et festif.
Il est aussi intéressant de savoir que les insectes ont un génome particulièrement éloigné du nôtre. Lorsque vous confinez des animaux qui ont un génome proche du nôtre dans des espaces clôs, le tout à notre contact régulièrement, vous créez des maladies. Ces maladies on les appelle des maladies zoonotique (maladies transmises des animaux aux humains), comme on a pu le connaître avec la grippe aviaire ou la maladie de la vache folle. C’est impossible avec l’insecte comestible : le risque de transmission est nul. L’ADN de l’insecte est bien trop éloigné du notre pour créer ces maladies ! Enfin être confiné n’est pas un souci pour l’insecte : il s’agit de son milieu naturel contrairement aux porcs ou aux bœufs !
Il n’existe donc pas plus de danger à manger des insectes qu’un autre produit alimentaire !

Vous êtes sûrs que cette partie se mange ?

Voilà une question qui revient souvent sur la table lorsqu’on parle de scorpions ou autres insectes de bonne taille : est-ce que je peux manger les insectes entièrement ? Est-ce l’appréhension de manger une tête ou une queue de scorpion mais bien souvent dans la tête d’un Européeen ces parties de l’anatomie ne se mangent pas : et pourtant une bonne majorité des insectes comestibles se mangent avec la tête et avec la queue (comme le scorpion). Mais c’est aussi une question d’appréhension : un peu comme ceux qui mangent les têtes de gambas, certains mangent même la peau… Pour les autres espèces où les ailes et les pattes sont fortement présentes comme les criquets nous conseillons aux Européens de les enlever. Pas qu’elles ne se mangent pas mais qu’elles sont parfois dures sous la dent et peuvent blesser au même titre qu’une chips cassée les palais les plus fragiles !

Il faut vraiment « crever la dalle » pour manger des insectes !

Pourquoi manger des insectes alors que j’ai de la viande ? Cette remarque-ci nous l’entendons souvent… les mœurs sont si différentes en Afrique, Asie et Amérique du Sud… Manger des insectes est une habitude acquise dès l’enfance : on y mange des insectes par plaisir et habitude et non parce qu’on a faim. Dans certains cas, la population locale préfère même manger des insectes qui sont plus chers aux bovins. On prendra notamment le cas de la Colombie, où l’on savoure du caviar de Santander : des fourmis à gros cul frites qui sont rares et particulières chères ! Manger des insectes c’est aussi s’ouvrir aux traditions culinaires d’un pays comme nous avons pu le faire avec le sushi, les tapas espagnoles…

Si vous avez vu ou entendu des remarques de la part de vos proches, amis, collègues lorsqu’ils ont appris que vous mangiez des insectes ou vouliez leur en faire manger c’est le moment de commenter !

Publié par

Romain Fessard

J'en suis convaincu, les insectes comestibles deviendront bientôt une catégorie d'aliment à part entière, appréciés pour leurs saveurs et leurs avantages nutritionnels.

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