Les insectes sont-ils une nourriture indispensable pour l’être humain ?
Sans le savoir les insectes font déjà parti de notre alimentation. En effet, on utilise depuis longtemps la cochenille.
Mais qu’est-ce la cochenille :
Apparence : les cochenilles sont toutes des parasites des végétaux, à fort dimorphisme sexuel. Le mâle adulte est un insecte ailé ne possédant qu’une paire d’ailes antérieures. Ses ailes postérieures sont réduites à des structures nommées hamulohaltères, des antennes et des pattes (tarses uni-articulés) développées. Il n’a pas de pièces buccales et ne vit qu’un à deux jours, le temps de se reproduire. Chez la plupart des familles de cochenilles, la femelle est aptère, à l’aspect néoténique et peut avoir des antennes et pattes réduites (beaucoup vivent fixées sur des végétaux). La femelle ressemble à une larve en forme d’écaille, de galle ou couverte de cire3, alors que d’autres familles comme les Diaspididae peuvent avoir une disparition totale des pattes chez la femelle adulte, qui reste complètement fixée sur la plante.
Taille : en zone tempérée, elles ne mesurent au mieux que quelques mm, mais des espèces du genre Callipappus atteignent 40 mm de long. En Afrique, Aspidoproctus maximus Lounsbury, 1908 mesure jusqu’à 35 mm de long et 20 mm de largeur.
Certaines cochenilles sécrètent une matière d’apparence cotonneuse, constituée de fins filaments cireux ou d’écailles cireuses. Certaines espèces ont une salive toxique : lorsque la plante est parasitée par un nombre important de cochenilles, on peut voir apparaitre sur les feuilles des taches noires correspondant aux toxines qui s’accumulent jusqu’à créer une petite lésion : la feuille finit par dépérir peu après (elle tombe, se recroqueville, jaunit ou se nécrose, selon les espèces).
Pour certaines espèces très petites (difficiles à observer et à remarquer sur la plante), on peut déceler leur présence au niveau des jeunes feuilles : les cochenilles se fixent sur la jeune feuille en émergence, profitant d’une arrivée constante de sève, et d’un matériel plus tendre, donc plus facile à percer. La conséquence est un sous-développement de la nouvelle feuille au niveau de la piqûre. Tout autour de celle-ci, la feuille est beaucoup moins développée et peu apparaitre légèrement difforme, à cause de la dissymétrie engendrée par le manque local de sève. On peut vérifier s’il s’agit bien de cochenilles en laissant la feuille sur la plante (durant quelques jours ou quelques semaines, selon la vitesse de développement de la plante) : l’insecte va se nourrir de manière quasi-continue, produisant son bouclier de cire : cela se traduira par une fine couche (en général brun clair) présente tout autour de l’encoche. En grattant doucement, vous décollerez en un seul coup l’intégralité de cette petite plaque fine (sinon, c’est peut-être qu’il y en a deux toutes proches l’une de l’autre). Avec une très bonne loupe ou un petit microscope amateur, en observant la partie de la plaque collée à la feuille, vous retrouverez près de son centre les membres de l’insecte qui lui permettaient de rester fermement attaché à la plante.
La cochenille qui produit des teintes rouges, orangées et roses de qualité pour obtenir le rouge des colorants utilisés dans de nombreux produits alimentaires comme les bonbons, des saucisses, la croûte de certains fromages, le tarama, le sirop pour la toux, des boissons, des yaourts, etc. Mais, alors que dans la plupart des pays du Sud, surtout dans les tropiques, la consommation d’insectes est courante, voire prisée comme un mets des plus raffinés, les Occidentaux manifestent le plus souvent une réaction de dégoût pour ce qu’ils considèrent comme une habitude primitive.
Des qualités nutritives exceptionnelles
Les insectes comestibles renferment les nutriments essentiels à la croissance du corps humain: des protéines à foison, des vitamines, des minéraux, des acides gras essentiels, des fibres… et surtout en plus grande quantité que dans nos aliments traditionnels. Leur valeur nutritionnelle ne diffère pas de celle des autres sources de viande comme le poulet, le bœuf, le porc et le poisson. Les taux de protéines sont même souvent plus élevés chez les insectes et le contenu des protéines brutes est supérieur à 60 % dans de nombreuses espèces. Par exemple, le grillon comestible contient 3 fois plus de protéines que le bœuf à poids égal et 100 g de grillons couvrent plus de la moitié des besoins quotidiens en protéines d’un adulte de 70 kg. Une dizaine de criquets cuits, soit 20 grammes, correspond à la valeur énergétique d’un bifteck de 110 g! Et, si les termites, vers de farine et autres larves, très riches en apports énergétiques, peuvent venir en aide aux populations souffrant de sous-alimentation, les adeptes de régimes se reporteront plutôt sur les sauterelles, criquets ou fourmis aux taux de lipides inférieurs à 5 % mais aux teneurs en protéines très élevées.
Une urgence pour l’environnement
Pour nourrir les 9 milliards de personnes prévues à l’horizon 2050, l’augmentation indispensable de la production alimentaire humaine et animale entraînera des pénuries des terres agricoles, d’eau, des forêts, de la pêche, des ressources de la biodiversité, des nutriments et des énergies non renouvelables. La demande mondiale en animaux d’élevage va plus que doubler au cours des cinquante prochaines années. Or le secteur de l’élevage, qui contribue déjà très largement aux émissions de gaz à effet de serre et utilise 8 % des réserves d’eau mondiales, est l’un des principaux facteurs de déforestation et un acteur majeur de perte de la biodiversité en Europe.