Qu’on le désire ou non, les insectes auront bientôt une place de choix dans nos assiettes. Plutôt miam ou carrément beurk ?
Pas la peine de faire les chochottes puisqu’on en mange déjà ! Sans le savoir. Comme à l’insu de notre plein gré. Planqués dans les céréales, la confiture, le pain, les légumes mal lavés… Une étude hollandaise estimait récemment que nous ingurgitons ainsi 500 grammes d’insectes par an.
Le sujet est sérieux. Grave. En 2050, selon l’ONU, la planète comptera neuf milliards d’habitants. Comment nourrir un nombre sans cesse plus important d’êtres humains alors que la superficie des terres agricoles exploitées amorce un déclin – qui s’accélérera lors des prochaines décennies ?
En finir avec notre aversion
irrationnelle pour les insectes…
La FAO, agence onusienne pour l’alimentation, a fait ses calculs : si les humains persistent à vouloir manger autant de viande qu’ils l’ont fait depuis qu’ils sont chasseurs, ça ne passera pas. Et de sortir ces chiffres saisissants : il faut dix kilos de végétaux pour produire un kilo de viande. Les insectes comestibles sont eux beaucoup moins gourmands de la matière première végétale : dix kilos de végétaux équivalent à huit kilos d’insectes.
Au niveau nutritionnel, et on le sait depuis fort longtemps, les insectes n’ont que des qualités : ils sont riches en protéines et pauvres en graisses. Leur production ne participe d’aucun rejet de gaz à effet de serre ou de lisiers (comme les bovins). Plus important encore pour les populations qui les consomment déjà de manière régulière : les insectes ne transmettent pas de maladies aux humains. Pour la simple et très saine raison qu’ils sont propres (contrairement aux bovins).
Les Grecs et les Romains étaient friands d’insectes. Pourquoi ne pas former à nouveau notre goût à de nouvelles saveurs ?
L’avenir, qu’on le veuille ou non, est déjà écrit. Adieux hamburgers, basta steaks tartares, adios méchouis, sayonara pots au feu. L’avenir est aux sauterelles, fourmis et autres grillons. On recense plus de 1 400 espèces d’insectes comestibles. Dont certaines sont déjà appréciées en Afrique, en Chine ou dans certains pays d’Amérique Centrale.
Que manque-t-il aux Français de 2012 pour passer le pas ? Une meilleure éducation des modes de préparation (à quand des livres de recettes ?) et surtout une mise à disposition sur les marchés ou dans les grandes surfaces d’insectes prêts à être dévorés.